• Résumé :

    Quand Mia, que l’on surnomme affectueusement Rabbit, entre en maison de repos, elle n’a plus que neuf jours à vivre, même si elle refuse de l’accepter, tout comme ses proches qui assistent, impuissants, au déclin de leur fille, sœur, mère ou amie. Tous sont présents à ses côtés pour la soutenir : Jack et Molly, ses parents, incapables de dire adieu à leur enfant ; Davey et Grace, son frère et sa sœur, qui la considèrent toujours comme la petite dernière de la famille ; Marjorie, sa meilleure amie et confidente ; et enfin Juliet, sa fille de 12 ans, qu’elle élève seule.

    À mesure que les jours passent et que l’espoir de sauver Rabbit s’amenuise, sa famille et ses amis sont amenés à s’interroger sur leur vie et la manière dont ils vont se construire sans cette femme qui leur a tant apporté. Rabbit est au cœur de ce petit groupe et des préoccupations de chacun de ses membres. Si elle a perdu la bataille, celle-ci ne fait que commencer pour son entourage. Et Rabbit a quelques idées bien particulières pour leur faciliter la tâche. Mais très peu de temps pour les mettre en œuvre...

    Mon avis : Coup de

    Bien que ce Les derniers jours de Rabbit Hayes soit dans ma bibliothèque depuis sa sortie en février 2016 aux éditions Le Cherche Midi, je ne l’avais jamais ouvert. Je connaissais son thème principal et en étais bouleversée d’avance mais j’ai très réticente à le commencer, en raison du nombre d’avis positifs que j’avais lu. Et si moi, je ne ressentais pas toute cette effervescence ? Après avoir lu l’interview de l’auteur sur le blog de PrettyBooks, je n’ai pas pu résister plus longtemps…

    La première chose qui m’a agréablement interpellée dans cette histoire, c’est l’absence de suspens, de surprise. Rabbit va mourir, c’est d’ailleurs le titre du livre, et nous sommes là, lecteurs, pour accompagner ses neufs derniers jours. J’ai apprécié ce voyage d’une manière démesurée, tellement j’ai été secouée à chaque nouvelle journée qui permettait de passer du temps avec cette femme à la force, à la sagesse et à l’ouverture d’esprit incroyable. Si j’avais connu Rabbit, j’aurais voulu qu’elle soit mon amie.

    L’accompagnement à la mort est le thème principal de cette sublime histoire. Chacun à sa manière, la famille et les amis de Rabbit vont défiler, grâce à une alternance de point de vue au fil des chapitres, et nous immerger petit à petit dans la vie de Rabbit. Chacun d’entre eux a su me toucher car c’est grâce à eux qu’on apprend à connaître Rabbit, à se la représenter dans tout son univers, pour comprendre ce qui l’a fait devenir la femme qu’elle est aujourd’hui et à l’aimer. De tout notre cœur. Sa relation avec Johnny, bien qu’elle ne soit au finale pas si sensationnelle que ce que je m’étais représentée, est un fil rouge et on sent doucement qu’elle finira par le rejoindre, lui l’amour de sa vie.

    Cependant, Les derniers jours de Rabbit Hayes n’est pas un livre d’apitoiement ou larmoyant. Comme le dit l’auteur dans l’interview de PrettyBooks, c’est « une célébration de la vie ». Bien qu’il soit difficile de refermer un tel livre après ce dénouement si doux, si triste, être au cœur de la famille Hayes a été un réel bonheur, comme être auprès du feu par un froid soir d’hiver. On y est bien, on y est au chaud et on aurait envie d’y rester davantage. Cette famille a beau vivre neufs jours dans un état de tension, de stress et d’anxiété absolu, elle garde le sourire, elle garde la pêche et trouve le moyen de faire de l’humour.

    Enfin, l’auteure réussit à nous faire réfléchir sur notre rapport à la mort et à celle de nos proches. Comment réagirions-nous si nous étions à la place de Rabbit ? Ou à la place de Juliet ? De Molly ou Grace ? A travers la parentalité et la monoparentalité, l’amour, la place des enfants au sein de la famille, la religion, l’amitié et la musique, Anna McPartlin dépeint une fresque vivante, émouvante et riche d’une famille d’exception.

    ♦ ♦

    Pleurs, tensions, rires, larmes, sourires. Tel est le lot d’émotions par lequel cette histoire nous fait passer, le tout dans l’humour et parmi les souvenirs d’une vie magnifique et réussie. Petit bijou, véritable « voyage émotionnel », ce roman est un coup de cœur absolu qui restera dans mon cœur pendant longtemps.


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  • FOCUS


     

    Carlos Ruiz Zafon est un auteur espagnol, né à Barcelone dans les années 60. Ses romans, bien que parfois sombres, sont destinés à un public jeunesse. Il a à son actif sept romans publiés, aux éditions Robert Laffont et Pocket (à l'exception son premier, chez Grasset).

    Il faut savoir que Carlos Ruiz Zafon est un de mes auteurs favoris. Après avoir lu tous les livres de cet auteur, c'est avec plaisir que je décide de vous le présenter sous la forme d'un focus plutôt que de détailler la totalité de ces livres sous forme de chroniques. Surtout que, concernant la première trilogie publiée, je l'ai lu il y a quelques années. 

    ~ Focus : Carlos Ruiz Zafon ~


     

    ~ Carlos Ruiz Zafon ~  ~ Carlos Ruiz Zafon ~  ~ Carlos Ruiz Zafon ~

    La trilogie du Cimetière des livres oubliés est la deuxième trilogie qu'il a écrite, mais la première a être publiée en France. 

    2004 : L'ombre du vent

    Résumé : Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, "ville des prodiges" marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du vent.

    2009 : Le jeu de l'ange

    Résumé : Barcelone, années 1920. David Martin, dix-sept ans, travaille au journal La Voz de la Industria. Son existence bascule un soir de crise au journal : il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical. Sur les conseils de Pedro Vidal, chroniqueur à ses heures, David est choisi. Son feuilleton rencontre un immense succès et, pour la première fois, David est payé pour ce qu'il aime le plus au monde : écrire. En plein succès, David accepte l'offre de deux éditeurs peu scrupuleux : produire à un rythme effréné des feuilletons sous pseudonyme. Mais après quelques années, à bout de force, David va renoncer. 

    Son ami libraire, Sempere, choisit ce moment pour l'emmener au Cimetière des livres oubliés, où David dépose le sien. Puis arrive une offre extraordinaire : un éditeur parisien, Corelli, lui propose, moyennant cent mille francs, une fortune, de créer une texte fondateur, sorte de nouvelle Bible, « une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d'être tués, d'offrir leur âme ».

    Du jour où il accepte ce contrat, une étrange mécanique du meurtre se met en place autour de David. En vendant sa liberté d'écrivain, aurait-il vendu son âme au diable ? Épouvanté et fasciné, David se lance dans une enquête sur ce curieux éditeur, dont les pouvoirs semblent transcender le temps et l'espace.

    2012 : Le prisonnier du ciel 

    Résumé : Barcelone, 1957. Les membres de la librairie Sempere & fils - Daniel, sa femme Béa, son père et son complice de toujours, Fermín Romero de Torres - s'apprêtent à célébrer Noël. Fermín prépare son mariage, pourtant quelque chose le tourmente. Malgré l'insistance de Daniel, il refuse de se confier. Tout change le jour où un inquiétant personnage se présente à la librairie. Après avoir acheté une édition rare du Comte de Monte Cristo, il la dédicace à Fermín.

    Mais pourquoi signe-t-il du patronyme de ce dernier ? Et quels sont ces secrets qu'il menace de dévoiler ? Poussé dans ses retranchements par Daniel, Fermín lève le voile sur les années les plus terribles de son existence. 1939. 


     

    ~ Carlos Ruiz Zafon ~  ~ Carlos Ruiz Zafon ~  ~ Carlos Ruiz Zafon ~  

    Le cycle de la brume est donc la première trilogie qu'il a écrite, dans les années 90. Cependant, elle ne fut publiée en France qu'à partir de 2011. 

    2011 : Le prince de la brume

    Résumé : 1943, Angleterre. Pour fuir la guerre, la famille Carver s'installe dans un village perdu sur la côte. Mais, à peine franchie la porte de la maison, des événements étranges se produisent... Avec leur nouvel ami Roland, Alicia et Max Carver vont peu à peu percer les secrets de la vieille demeure et apprendre l'existence d'un certain Caïn, surnommé le Prince de la Brume. Un personnage diabolique revenu s'acquitter d'une dette très ancienne... Voilà les trois enfants lancés à la découverte d'épaves mystérieuses, de statuettes enchantées, de gamins ensorcelés... Une aventure extraordinaire qui changera leur vie à jamais.

    2012 : Le palais de minuit

    Résumé : Calcutta, 1932. Ben et sa soeur jumelle Sheere, séparés depuis leur naissance seize ans plus tôt, se retrouvent enfin. Mais à peine réunis, les voilà traqués par un mystérieux assassin. Aidé par la Chowbar Society, un club secret créé avec six copains de l'orphelinat, Ben devra faire face à Jawahal, un démon maléfique, une âme damnée qui doit tuer l'un de ses enfants pour trouver le salut... Commence alors une course-poursuite, entre palais abandonnés et trains fantômes. L'odyssée indienne de deux enfants qui vont tout faire pour échapper au spectre de la terreur et mettre un terme à la malédiction...

    2012 : Les lumières de septembre

    Résumé : 1937. La mort de son mari l’ayant laissée sans revenus, Simone Sauvelle accepte de quitter Paris pour occuper un emploi de secrétaire particulière en Normandie. Lazare Jann, son employeur, est un génial inventeur de jouets. Il vit dans une immense propriété en compagnie de sa femme, très malade, qui n’a pas quitté son lit depuis vingt ans. Passionnément amoureux d’elle, il la soigne personnellement. Simone Sauvelle, sa fille Irène, quinze ans, et Dorian, son jeune fils, sont immédiatement séduits par la grande gentillesse de Lazarus. Ils tombent aussi sous le charme de Cravenmoore, son extraordinaire demeure. Composée d’innombrables pièces et corridors qui se perdent dans l’obscurité, elle est peuplée de marionnettes qui semblent mener une existence indépendante.

    C’est alors qu’une force criminelle prend possession de Cravenmoore, comme si l’amour et l’affection lui étaient insupportables. Pourquoi manifeste-t-elle tant de jalousie et de haine ? Et quelles sont ses motivations ? En trouvant dans un phare abandonné le journal intime d’une jeune femme disparue des années auparavant, Irène et Ismaël percent peu à peu le mystère de cette force désespérée.


     

    Mon avis : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ // Coup de

    Carlos Ruiz Zafon est un de mes auteurs favoris, c'est indéniable. Sa trilogie du Cimetière des Livres Oubliés est un réel coup de cœur pour moi. Embarqué dans Barcelone, on suit les aventures de nos protagonistes avec beaucoup de passion et de frénésie. A travers les ruelles, les grandes avenues, les boulevards pavés, les héros de cette trilogie nous emmène visiter cette ville espagnole natale de l'auteur. L'ombre du vent a été une révélation pour moi, notamment parce qu'il intègre la littérature et le pouvoir des livres d'une manière splendide. Cela m'a parlé, en tant qu'amoureuse de la littérature et des livres. Je reste persuadée qu'on est fait pour un livre, ou plusieurs, mais que certaines histoires nous correspondront toujours davantage que d'autres.

    Le cycle de la brume est une excellente lecture mais il n'aura pas été un coup de cœur malgré tout. Quelque chose diffère, peut-être parce que c'est la première qu'il a écrite. On n'est plus en Espagne, mais en voyage au quatre coins du pays. Une histoire en Angleterre, une en Inde et une en France. Le voyage est tout autant épique et somptueux mais il m'a moins accroché. Le pays natal de l'auteur combiné à sa manière de le décrire rendait l'endroit exotique. 

    Dans tous les cas, j'ai retrouvé l'écriture mélodieuse et entraînante d'un auteur passionné, d'un auteur qui veut nous faire découvrir à tout prix. Son style est particulier car il est vraiment propre à lui-même. Au travers de mots simples, choisis à la perfection, de descriptions toujours intenses et passionnantes, il créé une intrigue souvent sombre, angoissante mais haletante. Ces livres sont envoûtants, chaque fois à la hauteur de mes attentes. Carlos Ruiz Zafon, c'est comme un ouragan, une tempête, un tourbillon d'émotions, de sensations. Chaque personnage est décrit avec réalisme et émotion, tel qu'on s'identifierait à chacun d'eux. 

    Sans détour, Carloz Ruiz Zafon va droit au but. Je le recommande vivement.

     


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  •  Résumé :

    Après son accident, plus rien n'a été comme avant. Cinq ans ont passé, la vie de Rachel est chaotique. Seule dans un minuscule appartement, elle survit grâce à un travail qui est loin d'être passionnant. Rongée par la culpabilité consécutive à la mort de son meilleur ami, Rachel donnerait tout pour revenir en arrière. Ce qui est impossible, n'est-ce pas ?

    Après son accident, tout s'est arrangé. Cinq ans ont passé, Rachel est comblée. Elle a un fiancé merveilleux, une famille aimante, des amis géniaux et la carrière dont elle avait toujours rêvé. Mais pourquoi donc n'arrive-t-elle pas à se détacher des souvenirs d'une vie qui n'est pas la sienne, une vie brisée et misérable ? D'où viennent ces images qui la perturbent ?

    Mon avis : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

    Une dernière chance est une des parutions du mois de juin qui me tentait le plus. Sa couverture brillante et pailletée était très aguicheuse, tout comme le résumé et sa petite phrase : « pour un peu qu’au carrefour d’une vie, nous prenions une route… plutôt qu’une autre ». Qui n’a pas rêvé d’une seconde chance ? C’est donc avec bonheur que j’ai craqué lorsque le roman est sorti le 2 juin dernier aux éditions Le Cherche Midi.

    L’histoire de Rachel est triste et déprimante. Son meilleur ami a perdu la vie dans un accident peu avant le départ de leur petite bande de copains pour l’université. Elle vit dans la culpabilité depuis cinq ans et est contrainte de revenir sur les lieux de son enfance lorsque sa meilleure amie se marie. Après une violente chute, elle oublie les cinq dernières années de sa vie et se retrouve projetée dans une réalité joyeuse et heureuse.

    Qui n’a pas rêvé d’une seconde chance, effacer le passé et recommencer à zéro ? A travers ces deux mondes, on navigue entre ce que Rachel s’est infligée et ce que Rachel a rêvé. Malgré tout, malgré cette vie bien meilleure qui lui est offerte, elle n’y croit pas. Elle ne croit pas possible d’atterrir dans une vie où son meilleur ami s’en est sorti. Elle ne peut cependant compter que sur lui, sur son oreille attentive et sa présence réconfortante qui lui a tant manqué.

    Cependant, ce fut pour moi une histoire sans surprise. Je ne vais pas dire que je m’attendais à tout ce qui se déroule dans les derniers chapitres, mais cela était à mon sens prévisible. C’est en partie ce qui fait de ce roman une bonne lecture, une lecture agréable mais qui n’est ni un coup de cœur ni un excellent moment.

    Rachel ne m’a pas touchée, je n’ai pas ressenti l’empathie que j’aurais aimé ressentir pour cette jeune femme bouleversée par l’amnésie qui semble la frapper. Je regrette qu’elle se soit uniquement fixée sur ce rêve qu’elle pense faire, comme si elle n’avait qu’une envie : retrouver sa vie déprimante et triste. De plus, l’histoire évolue lentement et j’ai trouvé certains passages longs et répétitifs.

    ♦ ♦ 

    Une histoire pourtant prometteuse, parsemée d’un brin de féérie, de magie et d’amour, qui permet de passer un moment très agréable. Aucun doute sur la finalité de cette histoire, qui reste sans surprise. Un roman à lire en été comme en hiver, qui ne me marquera pourtant pas…


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  • ~ La cour des grandes d'Adèle Bréau ~

    Résumé :

    Quatre amies dans le Paris branché et bobo du 9e. De leurs cahiers de texte de collégiennes à leurs plannings surbookés, ces working mums sont entrées sans s'en rendre compte dans la cour des grandes. Héroïnes "made in France", elles ne rêvent plus de prince charmant, de robe meringuée et d'alliances. Elles n'ont plus le temps de rêver. Crèche, école, courses, baby-sitters, vie sexuelle, carrière, enfants malades, corps qui fout le camp, premières rides et petits flirts, elles tentent simplement de maîtriser le tourbillon insensé qui les emporte depuis qu'elles ont dit oui.

    Dans un Paris de comédie romantique, ces équilibristes à l'aube de la quarantaine rient, explosent, galèrent, textotent, aiment et espèrent, car au fond les mères de famille auront toujours quinze ans. Leur vie ne fait que commencer.

    Mon avis : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ 

    J’ai lu ce roman dans le cadre du Our Pretty Books Club du mois de juin. La cour des grandes, publié aux éditions JC Lattès en avril 2015, n’était pas du tout un roman pour lequel j’avais voté et après avoir constaté qu’il s’agissait d’une trilogie (dont le troisième tome est sorti le 1er juin aux éditions JC Lattès), j’ai été réticente à le lire. Cependant, le résumé m’a aussi plu et j’ai plongé avec plaisir dans ce roman.

    On y découvre le quotidien parisien de quatre quadragénaires, amies depuis le lycée : Lucie, Alice, Mathilde et Éva. La construction du roman m’a aussitôt mise dans le bain et m’a permis de ne pas me perdre entre les prénoms des époux, les femmes de, les enfants, etc. Chaque chapitre est consacré à un bout de vie, une journée de l’une de ces femmes.

    Alice est seconde dans un restaurant assez huppé de la capitale. Séparée d’Adrien, le père de sa fille adolescente, elle tente de mettre un pied devant l’autre chaque jour qui passe… C’est sans compter sur le regard admiratif (amoureux ?) de son chef, Fred. Alice est la femme que j’ai préférée du quatuor. Forte malgré une rupture douloureuse, indépendante, rigolote, elle incarne une femme/mère qui sait jongler entre vie professionnelle et vie personnelle. Sa relation avec Laura est incontestablement merveilleuse.

    Il y a aussi Mathilde, mère de deux enfants en bas âge et mariée depuis des années à Max, chômeur. Elle est la mère la plus dépassée qu’il m’a été donné de rencontrer mais elle n’en reste pas moins attachante. On se passionne pour ses catastrophes, ses maladresses, ses gaffes, ses oublis, etc. Elle est surbookée, sans cesse en train de jongler entre les emplois du temps de ses enfants et le sien. Chaque jour, son travail l’oblige à se battre pour trouver sa place en tant que femme et elle est admirable pour cela.

    Vient ensuite Lucie, épouse d’un richissime homme d’affaire. Mère de trois adorables petites filles, elle vit sa vie de manière parfaite. Sans cesse persuadée que l’apparence est maîtresse dans cette société, elle exige d’elle-même et de ses filles une tenue irréprochable. Ce n’est pas une femme qui m’a le plus touchée ni interpelée. Elle est de ces femmes qui embauchent des baby-sitters à tour de bras, qui est personnellement assistée d’une nounou à domicile. Ce n’est pas son côté mère qui est exposé dans ce roman mais son côté femme généreuse, attentionnée et toujours présente pour ses amies.

    Enfin, Éva est la dernière de la bande. Face à ses copines, elle rêve de devenir mère et de connaître la maternité, le pouponnage. Elle m’a laissé indifférente et j’avoue ne pas l’avoir beaucoup appréciée. Cependant, j’admire sa détermination à devenir mère.

    Ces histoires ne sont pas sans rappeler notre société actuelle, elles font écho à ce qu’on nous donne aujourd’hui : être à la fois mère, professionnelle, femme, épouse. Le tout, sans jamais craquer. Ces femmes incarnent les femmes d'aujourd’hui et sont absolument réalistes. L’auteure n’arrondit pas les angles. L’infidélité existe, les complexes et les mensonges aussi. Cependant, je trouve que la sexualité de ces femmes est beaucoup trop d’actualité dans ce roman et cela n’était pour moi pas nécessaire.

    ♦ ♦

    Une lecture très agréable qui nous plonge dans les aventures cocasses de ses quadragénaires en pleine crise. Un premier tome entièrement féminin qui nous immerge dans une société où la femme n’est pas parfaite… Mais qu’importe ? « Les héroïnes made in France » sont drôles et c’est un excellent moment passé en leur compagnie.


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  • ~ Entre mes mains, le bonheur se faufile de Agnès Martin-Lugand ~

    Résumé :

    Depuis l’enfance, Iris a une passion pour la couture. Dessiner des modèles, leur donner vie par la magie du fil et de l’aiguille, voilà ce qui la rend heureuse. Mais ses parents n’ont toujours vu dans ses ambitions qu’un caprice : les chiffons, ce n’est pas « convenable ». Et Iris, la mort dans l’âme, s’est résignée.

    Aujourd’hui, la jeune femme étouffe dans son carcan de province, son mari la délaisse, sa vie semble s’être arrêtée. Mais une révélation va pousser Iris à reprendre en main son destin. Dans le tourbillon de Paris, elle va courir le risque de s’ouvrir au monde et faire la rencontre de Marthe, égérie et mentor, troublante et autoritaire…

    Mon avis : ♥ ♥ ♥ ♥ 

    Chaque mois, je découvre un nouveau livre d’Agnès Martin-Lugand. En avril, j’ai lu Les gens heureux lisent et boivent du café puis La vie est facile, ne t’inquiètes pas en mai. Ce mois-ci, c’est avec Entre mes mains le bonheur se faufile que je suis partie en week-end. Il a été publié aux éditions Michel Lafon en juin 2014 et aux éditions Pocket en mai 2015.

    Depuis le premier que j’ai lu de l’auteur, j’ai adoré son style d’écriture et les histoires dans lesquelles elles nous emportent. Entre mes mains le bonheur se faufile n’a rien à voir avec Les gens heureux lisent et boivent du café et j’ai été très heureuse de constater que l’histoire prend un tournant complètement différent, bien qu’il soit toujours question d’un portrait de femme.

    Iris est coincée dans un emploi dans une banque qui ne lui plait pas. A ses heures perdues, elle coud et confectionne des vêtements. Lors d’un repas chez ses parents, elle découvre qu’ils lui ont volé l’avenir dont elle rêvait : devenir couturière. Elle décide alors de tout plaquer et de réaliser ce rêve.

    Iris m’a tout de suite été familière, attachante. J’ai beaucoup aimé navigué dans sa vie avec elle, entre ses allers-retours à Paris, sa vie mondaine dans un Paris de style et de luxe. Elle flirte, minaude et se redécouvre à travers la confection, le stylisme et la couture. J’ai adoré cette liberté qu’elle incarne soudainement, cette force de caractère qu’elle possède, lui permettant d’accéder à ces désirs et à son rêve.

    Les héroïnes d’Agnès Martin-Lugand ont un point commun : elle ne recule devant aucune opportunité et sont plus ou moins bien entourée. Iris est ainsi : elle n’hésite pas et s’embarque corps et âme dans sa nouvelle vie. Grâce à Marthe, jeune femme mystérieuse et déconcertante, qui m’a beaucoup rebuté au début de l’histoire. Elle n’était pour moi pas digne de la confiance que lui accordait Iris. Toujours est-il qu’elle va permettre à Iris d’accéder à l’élite parisienne et de développer son talent. Grâce à Gabriel, fils adoptif de Marthe et jeune ange déchu, elle se redécouvrira et prendra confiance en elle, jusqu’à vaciller. Cela ne sera malheureusement pas sans épines…

     ♦ ♦

    Un livre qui m’a tenue en haleine du début à la fin, une histoire qui m’a emmenée de surprise en surprise et que j’ai dévoré en quelques heures. Un portrait de femme qui évolue au fil des pages qu’on tourne. Un régal, un délice.

     


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