• ~ Le don d'Anna de Cécilia Samartin ~

    Résumé :

    Adam va mourir. Avec lui Anna perd son grand amour. Eux qui avaient mis tant d'années à se l'avouer... Alors elle se souvient, elle repense à sa vie passée, et aux événements qui l'ont menée là : son enfance dans un Salvador en proie à la guerre civile, le massacre de sa mère et des habitants de son village par la junte, l'orphelinat, l'exil vers les États-Unis, le couvent... Puis cette décision de sœur Josepha de la placer comme nourrice pour s'occuper des deux enfants d'Adam et Lillian Trevis, riche famille californienne.

    Comment imaginer qu'elle en deviendrait le véritable ange gardien ? Lorsque Lilian quitte le domicile conjugal, Adam avoue à Anna les sentiments qu'il lui porte. Mais leur amour est mis à mal par les réactions de la famille. Anna se fixe un dernier but : réconcilier le père et le fils.

    Mon avis : Coup de 

    J’avais acheté ce livre il y a un petit moment, ayant été irrésistiblement attiré par la couverture bleue, orange et rouge ainsi que par le résumé. J’ai toujours beaucoup aimé lire les histoires de gouvernante, on y découvre les familles et leurs secrets d’un point de vue intérieur. C’est pourquoi je n’ai pu me résoudre à attendre plus longtemps pour lire ce roman.

    Anna a vécu l’horreur de la guerre civile dans son pays, a vu la mort emporté les siens, avant de venir s’installer aux Etats-Unis, trouver en Dieu le réconfort dont elle avait besoin. Gouvernante au sein de la famille Trevis, elle va petit à petit devenir la maître de la maison ainsi qu’un membre à part entière de cette famille.

    Ce livre m’a autant bouleversé que fasciné. L’alternance du récit passé et du récit présent m’a beaucoup aidé à plonger dans l’histoire d’Anna et de m’en imprégner grâce à des souvenirs dont elle nous a fait part tout au long du roman, contant alors son histoire au rythme de sa vie présente et de sa vie passée. Pour moi, ses souvenirs ont autant d’importance qu’ils légitiment ses actions.

    L’écriture de Cécilia Samartin est mélodieuse, séductrice. Elle envoute le lecteur, elle est comme un fleuve : on se laisse glisser sur l’eau jusqu’à la fin avec aisance et simplicité. Tant de douceur est contenue dans ce livre que j’ai eu un pincement au cœur en le refermant, comme si j’avais envie qu’il dure encore…

    La puissance d’Anna, de son vécu et de la force que celui-ci lui a insufflée est pour moi le succès de l’histoire. C’est une histoire de résilience, d’un combat d’une jeune femme pour faire face à l’horreur, s’en servir comme tremplin pour y survivre. Anna incarne la douceur, la quiétude ; elle est pleine de sagesse et cela m’a beaucoup apaisé. Le don d’Anna, c’est celui-là. Celui d’offrir aux autres cette sagesse que sa mère lui a enseigné, cette amour qui l’a enveloppé et dont elle a pourtant été privée jeune. Elle la rend la vie d’autrui meilleure grâce aux douces paroles de mère.

    La présence maternelle est d’ailleurs très présente dans le livre. Ce lien qu’Anna maintient avec sa mère jusqu’au bout est infiniment puissant. Elle la regarde, la guide de ces paroles sages et c’en ai relaxant. Cette histoire est un hymne aux mères, aux nounous qui ont rendu bien souvent la vie des enfants de meilleure qualité.

     ♦ ♦

    Des personnages profonds, une histoire puissante et magnifique sur l’amour et l’amour maternel qui nous transporte. Ce livre est une douceur, un véritable bain de bonheur au cœur duquel on plonge sans hésiter.


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  • Résumé :

    Hongrois, rescapé des camps d’extermination nazis, Miklós est, depuis la fin de la guerre, accueilli en Suède pour soigner sa tuberculose. Dans l’espoir de trouver l’épouse qui lui conviendra, il écrit à cent dix-sept jeunes Hongroises réfugiées en Suède. Parmi les réponses qu’il reçoit, une seule lui fait battre le coeur : celle de Lili Reich. Elle a dix-huit ans et, comme lui, est rescapée des camps. De septembre 1945 à février 1946, Miklós et Lili s’écrivent presque quotidiennement. Et de lettre en lettre, tombent amoureux l’un de l’autre. Dès lors, avec le courage et la force de ceux qui veulent croire au bonheur pour oublier l’horreur, Lili et Miklós vont soulever des montagnes pour se rencontrer. Cette histoire d’amour est celle des parents de l’auteur : après la mort de son mari, Lili a confié à leur fils, Péter, la liasse des lettres qu’elle avait échangées avec Miklós.

    Mon avis : ♥ ♥ ♥ ♥ 

    J’ai repéré ce livre sur quelques blogs littéraires, il faisait partie des parutions littéraires des éditions Robert Laffont du mois d’avril. Quand j’ai vu qu’il racontait l’histoire d’amour des parents de l’auteur, dans un contexte d’après seconde guerre mondiale, j’ai tout de suite eu l’envie de le lire.

    Rescapé des camps de concentration, Miklos apprend qu’il est atteint de la tuberculos et qu’il ne lui reste plus que six mois. Il décide d’envoyer cent dix-sept lettres à des jeunes filles, ayant pour but de se marier. Lili Reich, rescapée des camps également, sera la seule qui l’envoutera au point qu’ils débuteront une correspondance assidue. S’en suivra, avec force, un combat perpétuel pour se rencontrer, affrontant les médecins, bravant les kilomètres qui les séparent.

    L’auteur mêle narration et passage épistolaire au cœur de ce témoignage qui s’inspire de l’histoire réelle de deux êtres amoureux. Il rend un hommage teinté de peu de sentimentalisme à son père et sa mère, les respectant et respectant leur amour, nous permettant de découvrir quelques passages d’une correspondance qui les lia pour la vie.
    L’histoire d’amour magnifique de Miklos et Lili m’a beaucoup touché. Elle suit l’évolution d’une maladie effroyable qu’est la tuberculose et de sa guérison. La beauté et la vivacité de leurs sentiments, la force de leur amour à laquelle ils ont cru du plus profond de leur être, ressort comme de la lumière dans la noirceur du retour à la réalité.

    On découvre également, d’un point de vue historique, l’après camp, la reconstruction d’êtres malmenés physiquement et psychologiquement, le renversement des idéaux et de la foi, le doute.

    J’ai tout de même été un peu dérangé par la monotonie du récit, qui rend certains passages un peu long. Le retour en Hongrie des parents de l’auteur méritait peut-être d’être davantage exploité, étant donné le bouleversement qu’ils ont vécu concernant leur religion. J’ai été un peu déçue.

    ♦ ♦

    Un roman bouleversant, d’autant plus qu’il est inspiré de faits réels et qu’il prend place au cœur d’un des conflits majeurs de l’histoire humaine. L’originalité du récit, qui alterne passages narratifs et épistolaire évoque avec pudeur une histoire d’amour magnifique.


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  • Semaine 19 : lundi 9 mai 2016

    Ce que j'ai lu la semaine passée ♦

     

    ~ Lundi 9 mai 2016 ~

    J'ai tout d'abord commencé cette semaine avec La vie est facile, ne t'inquiète pas d'Agnès Martin-Lugand et qui je dois dire m'a beaucoup plu malgré une certaine répétition vis à vis du premier. J'ai enchaîné avec Il était une lettre de Kathryn Hughes. Je l'ai tout simplement dévoré tant j'ai apprécié l'histoire, tant j'ai été entraînée au cœur d'une histoire magnifique. A demain, Lou de Marie-Claude Vincent a suivi et m'a enchanté. Sublime, puissant et somptueux sont les trois mots qui me viennent lorsque j'évoque ce roman. Enfin, j'ai terminé la semaine avec Le secret du mari de Liane Moriarty, lu dans le cadre du Our Pretty Books Club et qui m'a laissé perplexe. Je n'ai aimé ma lecture qu'à partir de la moitié du roman. Pour le reste, je me suis un peu ennuyée et lassée.

     

    ♦ Ce que je lis en ce moment ♦

    ~ Lundi 9 mai 2016 ~

    J'ai commencé ce matin La fièvre de l'aube de Péter Gardos, qui évoque l'histoire d'amour des parents de l'auteur.

    « Hongrois, rescapé des camps d'extermination nazis, Miklós est, depuis la fin de la guerre, accueilli en Suède pour soigner sa tuberculose. Dans l'espoir de trouver l'épouse qui lui conviendra, il écrit à cent dix-sept jeunes Hongroises réfugiées en Suède.

    Parmi les réponses qu'il reçoit, une seule lui fait battre le coeur : celle de Lili Reich. Elle a dix-huit ans et, comme lui, est rescapée des camps.

    De septembre 1945 à février 1946, Miklós et Lili s'écrivent presque quotidiennement. Et de lettre en lettre, tombent amoureux l'un de l'autre. Dès lors, avec le courage et la force de ceux qui veulent croire au bonheur pour oublier l'horreur, Lili et Miklós vont soulever des montagnes pour se rencontrer. »

     

    ♦ Mes prochaines lectures ♦

    ~ Lundi 9 mai 2016 ~

    • Une année particulière de Thomas Montassier
    • La dernière réunion des filles de la station-service de Fannie Flagg
    • Le don d'Anna de Cécilia Samartin

     

    ♦ Les chroniques de la semaine passée ♦

     

    Et vous, que lisez-vous ? 


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  • ˜ Le secret du mari de Liane Moriarty ˜

    Résumé

    Jamais Cecilia n’aurait dû lire cette lettre trouvée par hasard dans le grenier. Sur l’enveloppe jaunie, quelques mots de la main de son mari : « À n’ouvrir qu’après ma mort ». La curiosité est trop forte, elle l’ouvre et le temps s’arrête… John-Paul y confesse une faute terrible dont la révélation pourrait détruire non seulement leur famille mais la vie de quelques autres. À la fois folle de colère et dévastée par ce qu’elle vient d’apprendre, Cecilia ne sait que faire : si elle se tait, la vérité va la ronger, si elle parle, ceux qu’elle aime souffriront.

    Mon avis : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ 

    J’ai lu ce livre dans le cadre du Our Pretty Books Club du mois de mai et il ne faisait pas partie de la sélection de livre que j’avais retenu ni celui pour lequel j’avais voté. J’ai pourtant été surprise et curieuse après avoir lu le résumé et me suis laissée envahir par l’histoire.

    Cecilia est une le cliché de la femme active et moderne. Elle court à droite et à gauche pour emmener ses filles à l’écoles, à leurs activités, à ses réunions Tupperware. Le jour où elle tombe sur une lettre manuscrite de son mari lui intimant l’ordre de ne l’ouvrir qu’après sa mort, son petit monde bascule. L’histoire de Tess, une femme dont le mariage s’essouffle, et de Rachel, dont la vie a été poursuivie par le chagrin de la perte de sa fille aînée, se greffe alors à cette tornade que va libérer cette lettre.

    Pour moi, cette histoire m’a laissé trois sentiments différents. Tout d’abord, le suspens dans lequel on est plongé grâce à la découverte de cette lettre est insoutenable jusqu’à ce que Cecilia se décide à l’ouvrir. J’ai été tenue en haleine et j’ai tergiversé pour essayer de deviner ce qu’elle pouvait bien contenir de si important qu’elle ne doive l’ouvrir qu’après la mort de son mari.

    Puis, j’ai été envahie par une certaine lassitude. L’histoire est longue a commencer, bien que le suspens soit présent. Je pense que cela est dû à l’alternance de point de vue et de vie des trois femmes. J’ai eu beaucoup de mal à imaginer le lien qu’elles pouvaient avoir entre elles et jusqu’au milieu du livre, ce lien m’a semblé si inexistant que je me suis ennuyée.

    Ensuite, l’histoire commence réellement au milieu et d’un coup, j’ai été brutalement plongée dans une spirale dans laquelle on découvre toute l’intrigue liée à cette lettre. A partir de ce moment-là, j’ai apprécié ma lecture et l’ai dévorée. Le côté addictif de cette dernière phase du livre m’a fait l’effet d’une course folle, dans laquelle chaque page que l’on tourne va nous en révéler un peu plus.

    Enfin, l’épilogue, dont j’attendais beaucoup je dois dire concernant l’issue de ce roman, m’a tout simplement beaucoup déçue. Il a fait redescendre toute l’effervescence qui m’avait fait avaler les deux cents dernières pages de ce roman d’un seul coup.

    Le côté « Desperate Housewives » de ces femmes d’une banlieue résidentielle australienne qu’on suit durant une semaine (chaque partie correspond à un jour de la semaine), celle de Pâques exactement, m’a beaucoup plu. L’auteur réussit, avec une écriture fluide et agréable, à nous immerge dans leurs modes de vie, leurs pensées et leurs petites vies. J’ai apprécié la manière dont je me suis sentie dans leurs esprits, dans leurs têtes. C’est ce qui m’a fait tenir jusqu’au bout du livre.

    Malgré tout, je dois avouer que je n’ai pas beaucoup éprouvé de sympathie pour Tess et Cecilia. Elles m’ont semblé n’être définie que par leurs modes de vie boursoufflées de valeurs catholiques et familiales ; et bien qu’elles soient pleines de qualités et veulent tout faire pour leur famille, elles sont en perpétuelle indécision sur le sort qu’elles réservent à leur mari et sont comme attirées par la souffrance qu’ils génèrent. Rachel, quant à elle, ne m’a pas fait bonne impression. J’ai eu du respect pour sa vie, malmenée par le chagrin et la tristesse qui la définie, mais cela ne s’est pas transformé en empathie.

    ♦ ♦

    Malgré un livre addictif et très bien écrit, puisqu’on comprend aisément tout ce que nos héroïnes peuvent penser et juger, l’intrigue m’a laissé perplexe et j’en ressors avec un avis assez mitigé. J’ai été tour à tour haletante, ennuyée puis excitée


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  • ˜ A demain, Lou de Marie-Claude Vincent ˜

    Résumé :

    Elisabeth, Lou et la petite Laura forment avec leurs parents une famaille unie et joyeuse. Jusqu'au jour où Eli part passer le week-end chez une amie et ne revient pas. Bloquée par le silence des adultes, Lou n'ose pas poser de questions. Le corps pressent ce que l'esprit refuse d'accepter, mais admettre qu'Eli est morte serait plus terrible encore que ce mutisme qui, peu à peu, empoisonne tout.

    Mon avis :  Coup de ♥

    Je suis passée devant en librairie de nombreuses fois, après avoir lu des chroniques qui en faisait l’éloge. Je ne connaissais pas Marie-Claude Vincent, bien qu’ayant déjà écrit trois livres avant celui-ci. J’ai finalement craqué, le livre abordant un thème relativement tabou dans notre société aujourd’hui.

    Lou a douze ans lorsqu’Eli, sa sœur aînée, meurt pendant un week-end. Elle se souvient des derniers mots qu’elle lui a dit, elle se souvient de sa sœur étant partie et elle l’attend… Elle attend qu’elle revienne, car pour Lou, Eli ne l’a pas abandonné. Elle va revenir, surgir en s’excusant de l’avoir fait attendre aussi longtemps. Mais les mois passent, défilent...

    C’est un roman foncièrement triste, qui évoque avec finesse le travail complexe du deuil d’une petite fille de douze ans à qui le mot « partir » ne signifie pas la mort. Elle va passer par des étapes cruciales telles que le déni, dans lequel elle va établir toutes sortes d’habitudes, de manies et de comportements farfelus qui montrent davantage ses réactions corporelles face à la mort d'Eli, puis l’acceptation, au moment où l'esprit prend conscience et enfin, le vide. 

    Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est que le style de Marie-Claude Vincent ne passe pas par quatre chemins pour dire les choses. Elle a également la faculté de nous montrer de manière simple et pourtant très puissante comment une fillette de douze ans se trouve embarquée dans un travail de deuil. C’est agréable à lire malgré un thème très dur et d’autant plus tabou dans notre société. Elle manie la plume avec perfection pour que cela vienne nous toucher et faire réveiller en nous l’instinct fraternel qu’on peut avoir. 

    Lou est attachante, c’est une battante. Son esprit est fort tandis que ces gestes disent le contraire. Elle tente de (sur)vivre, d’avancer à sa manière pour souffrir le moins possible alors que son comportement traduit l’exact opposé  de ces pensées. 

    ♦ ♦

    Un roman sublime et extrêmement puissant qui nous plonge au cœur de l'histoire d'une enfant de douze ans face à un pouvoir irréversible et immensurable. Comment faire face ?


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